16 (usa) - Deep Cuts From Dark Clouds (2012)
Label : Relapse Records
Sortie du Scud : 24 avril 2012
Pays : France
Genre : Sludge Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 40 Mins
Vous en avez marre du Black Metal pantouflard ? Du Thrash Metal usé jusqu’à la corde ? Du Deathcore trop kik00lol ? Ou du Gothic pouet-pouet « so girly » ? Tout ça, c’est comme la campagne présidentielle, ça vous casse les oreilles ? Allô, réveillez-vous un peu ! Il y a aussi le Sludge. Les moins bien informés diront que si on en parle si peu, c’est parce que rare sont ceux qui permettent d’en traiter. Fumisteries. A intervalles réguliers, d’excellentes formations se font entendre et 16 en fait partie. Délire mathématique ou « ams tram gram » foiré, on ne veut même pas savoir le pourquoi du comment. Ce qu’on sait en revanche, c’est qu’avec son sixième opus, Deep Cuts From Dark Clouds, les Californiens offrent au moins 16 bonnes raison de se mettre au Sludge. Les voici.
1. Parce que vous avez toujours voulu savoir ce que ça donnerait si votre grand-oncle se mettait au Hardcore. Mais comme il est trop vieux, il fait ça au ralenti. Ça donne du Sludge.
2. Parce que pour un groupe qui roule sa bosse depuis 21 ans dans le milieu, qui est fort d’une vingtaine de sorties officielles, ça doit pas être si pourri.
3. Parce qu’on est en fin de soirée, que vous venez de fumer un gros pétard et qu’il vous faut quelque chose de suffisamment psychédélique pour continuer de voir des pandas jouer du Black Metal. A moins que ce ne soit un live d’IMMORTAL ?
4. Parce que vous avez l’esprit ouvert, que les influences Post-Hardcore, Stoner, Crossover, Noise Rock, Doom, Jazz et Punk dans le Metal ne vous dérangent pas du tout.
5. Parce que vous adorez quand les distorsions sont omniprésentes, quand les guitares arrondissent les angles, quand les riffs sont gras comme les jarrets de Beyoncé.
6. Parce que le Sludge, c’est pas que CROWBAR, DOWN et ACID BATH. Et aussi parce que vous cherchez quelqu’un qui puisse enfin clouer le caquet de MASTODON et BARONESS.
7. Parce que ces mecs rendent hommage au vrai Sludge de la Nouvelle-Orléans et que cette ville est pour vous un symbole d’épanouissement musical. A tel point qu’après de longues heures de réflexions solitaires et intenses, vous vous êtes déjà posé la question de savoir ce que serait la Musique aujourd’hui sans les Bechet, Armstrong et autres GOATWHORE !
8. Parce que vous aimez vous faire surprendre, que la fin de Paranormal Activity, c’est du pipi de chat à côté et que si l’on devait faire un rapprochement cinématographique, on irait davantage sur le Psychose d’Hitchcock pour la lourdeur et le suspens très vintage. En bref, vous aimez quand les tempos s’emballent sans raison, que les rythmiques se brisent avec fracas, que les voix suivent des instincts primaires.
9. Parce que vous êtes serein de nature mais qu’il ne faut pas trop vous chauffer sinon ça explose. Que vous en avez marre des sites de rencontres et que vous recherchez un alter-ego ou même une âme sœur musicale qui soit à votre image ; tranquille, zen, flegmatique mais aussi volubile, caractériel, violent ou même sadique (surtout envers les animaux morts).
10. Parce que vous aimez vous infliger des sévices corporels inventifs. La fessée, la flagellation, le port du cilice, regarder M6 ou écouter le dernier Madonna n’a plus d’effet sur vous. Vous rechercher des sévices plus élaborés et justement, Deep Cuts From Dark Clouds est un modèle de complexité cérébrale qui vous plongera dans un mutisme terrifiant.
11. Parce que vous préférez les actes aux paroles et que justement, vous n’aurez droit à aucun discours hypnotisant, à aucune forme de plaidoyer grossier pour vous convaincre que le Sludge, c’est chouette comme tout.
12. Parce que vous étiez nul en maths et que vous voulez reprendre les fondamentaux. Les cours de Monsieur Mateo Pinkerton (batterie) pour apprendre à compter avec des BPM sont ludiques et accessibles. Il joue avec tant de décontraction qu’a côté, Dora fait presque prof d’algèbre.
13. Parce que vous aimez qu’on vous parle de drogue, de souffrance, de haine au travers d’une musique qui en consomme, qui en procure et qui en distille. Vous aimez la cohérence entre le son et la parole.
14. Parce que comme toujours, ce sont les vieux sages qui ont le plus d’expérience dans leurs propos. 16 est la preuve vivante que la nouvelle vague Sludge, si tant est qu’elle se montre un jour, aura fort à faire pour arriver à la cheville de compositions aussi torturées et intenses que celles qui garnissent cet album.
15. Parce qu’à leur âge, ils ne vont pas tarder à clamser et que vous n’aurez que vos yeux pour pleurer. Merde, on ne parle pas de Whitney Houston là !
16. Parce que 16, c’est pas 17. Que ce nombre est unique. Qu’il n’est pas seulement le numéro de département de la Charente ou celui du pape actuel. C’est un nombre singulier, surement charismatique, à l’image du groupe qui l’a choisi pour nom de scène.
Je ne sais pas si j’aurais réussi à vous convaincre de la bouffée d’air frais qu’apporte de temps en temps un album de Sludge, mais j’espère au moins avoir fait passer un message. Si certains sont tentés par une incartade dans le milieu, je ne saurais recommander une meilleure expérience que celle infligée par 16 depuis plus de deux décennies.
Ajouté : Mercredi 09 Mai 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: 16 Website Hits: 8188
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