ACHYRONTHIA (be) - Echoes Of Brutality (2011)
Label : Mausoleum Records
Sortie du Scud : 18 avril 2011
Pays : Belgique
Genre : Death Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 52 Mins
Ce qui devait être à la base un achat aux vertus cathartiques aura finalement été un piège de cristal, une ode inattendue à la musicalité. La pochette ainsi que le titre de cet album en appelaient solennellement à un moment de brutalité désiré, à une sorte de sermon vénéneux dont le poison infuse sereinement notre âme. C’est la raison pour laquelle j’ai acheté ce disque, sans savoir qu’il renfermait une toute autre réalité. ACHYRONTHIA, ce sont six Belges discrets qui ont fondé en 1999 ce qui devait être un projet Metal sans prétention. Puis de fil en aiguille, le potentiel s’affirme. Avec deux démos, en 2002 et en 2004 puis avec un premier opus, The Final Crossing en 2006 dont la vitrine photoshoppée d’un kitsch presque malsain tranche avec le présent travail d’un certain Seth Siro Anton, grand couturier et vocaliste de la maison SEPTIC FLESH. Y’aurait-il du professionnalisme dans l’air ? Echoes Of Brutality le suggère. Mais pas d’avenir probant, pour la simple et bonne raison qu’en un pluvieux dimanche de septembre 2012, le 23 plus précisément, on a procédé aux funérailles d’ACHYRONTHIA qui a emporté dans sa tombe promesses et espoirs.
Pourtant, ce second album paru en 2011 avait tout pour lui et principalement, une carte d’accès pour entrer dans une nouvelle dimension. On ne saura au final jamais comment nos amis Belges comptaient s’en servir. Mais les intentions évoquées sur les convaincantes « Operation Overlord », « The Death March » ou « Skeleton Lake » resteront à jamais matérialisées. Je ne pense pas être le VRP de l’esbroufe en vous disant qu’il y a du CHILDREN OF BODOM dans cette galette. On retrouve en effet très rapidement sur Echoes Of Brutality ces accès de colère mélodiques nappées de synthés froids et brumeux, tellement caractéristiques de la bande à Laiho, du temps où il était moins qu’un personnage de foire. On aura forcément un plaisir un peu nostalgique à retrouver ici les idées avant-gardistes présentes sur le Something Wild de 1997 ou le Hatebreeder de 1999, sans pour autant qu’ACHYRONTHIA en fasse son fond de commerce. Il y a une agréable panoplie de richesses qui dessine au fil des minutes les principaux contours de cette œuvre. Loin d’un Death brutal comme on pouvait légitimement se l’imaginer, Echoes Of Brutality se structure sur une base de Death mélodique à la scandinave sans jamais omettre quelques intrusions au cœur de la vélocité du Thrash Metal (« Operation Overlord », « Sign Of The Jackal »). Les guitares sont souvent indécises quant au rythme à adopter. Un coup ça galope, un autre ça trotte. Et entre mid-tempos et cavalcades épiques, la guitare lead s’en donne à cœur joie pour torcher des solos aussi vite faits que bien faits. Le tout est très harmonieux, très convaincant, à l’image d’un vocaliste totalement à l’aise dans son rôle de gueuleur et qui adopte presque (je dis bien presque) les intonations les plus éraillées d’un Dani Filth sur le final de « Dark Side Rising ». C’est dire si cette rondelle possède en son for intérieur un soupçon de diversité bienvenu au moment où les claviers de Kris Winkelmans s’acharnent à conférer à ce Death une facette stratosphérique. Cohérent du début à la fin, Echoes Of Brutality n’en demeure pas moins un album terre-à-terre et réaliste qu’il fait bon écouter lorsqu’on considère que le lac Bodom a livré tous ses secrets depuis déjà trop longtemps.
Alors à l’instar d’UNSOUL chroniqué il y a peu, le split précoce d’ACHYRONTHIA a mis un terme brutal à toute spéculation. Il est des groupes dont le futur n’est même pas digne d’un pronostic, tant le projet semble mort in utero. Et il y en a d’autres qui choisissent de s’arrêter alors qu’une voie apriori royale leur été promise. Inutile de dire que ces Belges font partie de cette seconde catégorie et qu’à l’écoute d’un second album plus efficace qu’original, on a forcément l’impression qu’ACHYRONTHIA était un enfant archi-gâché.
Ajouté : Mercredi 06 Mars 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Achyronthia Website Hits: 8024
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