THE OLD WIND (se) - Feast On Your Gone (2013)
Label : Pelagic Records
Sortie du Scud : 22 avril 2013
Pays : Suède
Genre : Heavy / Post-Hardcore
Type : Album
Playtime : 6 Titres - 35 Mins
Au fin fond de la Suède mystique luit une étoile. Elle éclaire autant que mille lucioles et de sa lumière diffuse jaillit le Hardcore le plus Heavy qui soit. Il y a une vie après BREACH et ça, Tomas Liljedahl l’a bien compris. Après la séparation du groupe en 2001, un nouveau projet germe dans l’esprit du génial compositeur. Il aura fallu une bonne décennie à THE OLD WIND pour devenir matière mais aujourd’hui, matière est indiscutable. Eparpillant les cendres toujours incandescentes de BREACH sur de nouveaux chemins, la constellation T.O.W est un retour sur le devant de la scène pour des musiciens émérites. Liljedahl a casé dans ses valises Niklas Quintana et Kristian Andersson ainsi que Robin Staps qui performe pour un certain… THE OCEAN. Enfin, Karl Daniel Liden de VAKA s’est installé à la batterie pour compléter le line-up. Derrière ses faux-airs de dream-team, THE OLD WIND est donc parti pour souffler durablement un blizzard glaçant et anti-institutionnel.
Pour une première, Feast On Your Gone nous offre la franche possibilité de se pâmer. Diverses émotions infusent dans ce disque aux contours imprécis et indélicats. Il y a d’abord la justesse d’un Post-Hardcore torturé qui surgit de « In Fields ». Puis il y a ces explosions métalliques, ces riffs Heavy et lancinants qui torturent, qui s’amusent avec l’auditeur pendant plus d’une demi-heure. Sous couvert d’un Hardcore libre et indépendant, THE OLD WIND progresse dans un labyrinthe mesquin dont la seule sortie consiste en une porte dérobée. Difficile donc d’échapper à son destin face à une telle parution. A l’image d’un vinyle, Feast On Your Gone se décompose en une face A et une face B, chacune constituée de trois morceaux. Cette scission n’est pas perceptible musicalement pour la simple et bonne raison que cet opus est d’une homogénéité oppressante. La voix de Tomas est totalement responsable de ce désastre. Elle ne nous lâche jamais. Du début à la fin, elle déblatère sa tristesse, son spleen dans des intonations éraillée, curieux croisements de saturation Black et d’agressivité Hardcore. Alors oui, elle sait s’éclipser de longues minutes pour laisser davantage d’air aux guitares planantes, mais c’est pour mieux resurgir derrière et asséner des coups. Cette violence gratuite est plaisante, d’autant plus plaisante qu’elle tape directement sur les nerfs. Psychologiquement, physiquement, Feast On Your Gone est éprouvant. On transpire à grosses gouttes sur l’éponyme de sept minutes, on suffoque carrément sur une « Raveneye » plus concise mais cette détresse ne fait que servir à l’appréciation de l’album. D’ailleurs, j’ai comme intuition que THE OLD WIND, fort de cette œuvre brillante, a déjà réussi son coup. Ce n’est certes pas la découverte absolue, le truc de ouf qui te scotche pendant des semaines sur un instant de ta vie, mais ça mérite le détour, principalement parce que BREACH reprend son souffle au travers de ces quelques compositions.
Du haut de ses 35 minutes, Feast On Your Gone fait le boulot. Pas de fioritures, pas d’inutilités, chaque ligne vocale, chaque riff, chaque pattern à sa propre signification. C’est brouillon, grossier peut-être, surement très instinctif, mais ça renferme indéniablement la quintessence du Hardcore 2.0, celui qui tue d’un simple regard. Il serait étonnant que son éventuel successeur ne respecte pas les préceptes établis par ce disque auguste mais je crois que la clé de la réussite réside justement dans cette continuité. THE OLD WIND s’inscrit donc déjà comme un groupe capable de ne plus surprendre mais sur lequel compter est une évidence singulière.
Ajouté : Mercredi 28 Août 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: http://www.myspace.com/theoldwind Hits: 7212
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