VAE VIKTIS, quatuor lyonnais, s'est mis au latin en 2012 pour conjuguer la mythologie à la sauce Heavy Metal avec, dans ses rangs, les centurions Dr Jag au chant, Sly Tale, batterie, Seb Vallée aux guitares, et Steve Segara à la basse. Les deux premiers nous arrivent de LYCANTHROPIA, power Metal.
Steve Segara, également inféodé à WEDINGOTH nous annonce, ces derniers jours, vouloir désormais se recentrer sur ce combo qui envisage de se réactiver avec l'annonce d'un nouvel album.
Ne pas confondre non plus avec VAE VICTIS, groupe Rock défunt, né du côté des salins bretons en 1993.

En lisant la bio du groupe, force est de constater que le line-up est loin d'être stabilisé, obligeant certains membres à s'essayer à des instruments différents. Beaucoup de mérites pour les membres originels, mais il faut bien avouer que tout cela floute l'image du combo et embrouille la perception que l'on peut avoir de leurs projets.

Malgré ces difficultés, le recours à la PMA a permis d'enfanter un joufflu petit skud King Of Shadows à la maternité de l'Eclectic Harmony Studio au printemps 2014.

En feuilletant l'album de naissance, et en y tendant une oreille distraite, j'y découvre avec le premier titre "Welcome To My World", un Plastic Bertrand énervé, oui, je sais, c'est un pléonasme... une entrée en matière qui peine à me séduire. Pour la découverte d'un groupe, le choix du premier morceau n'est pas neutre, et peut couper toute envie de poursuivre l'écoute. La persévérance, toutefois, paie... la preuve... le désenchantement trouve des réponses encourageantes et prometteuses via les nouveaux titres qui se profilent...

Avec "The Voice", son intro acoustique annonçant un mid tempo, on apprécie le soin apporté aux arrangements. C'est avec "Fire And Pain" que je trouve VAE VIKTIS dans un registre qui lui va comme un gant alternant une rythmique lourde et speed. La thématique traitée à savoir un volet de la mythologie grecque autour d'Hadès, Dieu des enfers, se rapproche de l'univers du combo, et du genre musical revendiqué. Vient ensuite le morceau "King Of Shadows", titre éponyme de l'album, avec une rythmique originale et captivante de Chris aux drums. Nous ne sommes pas insensibles au passage mélodique qui se glisse dans le morceau "Go To Hell" avec les chœurs guerriers qui donnent du relief à l'ensemble.
Seb, lead guitar, dans sa grande générosité, nous gratifie au travers cet album d'un grand nombre de soli fidèles à l'esprit Heavy Metal en mode speed nous replongeant dans les premières périodes d'HELLOWEEN, STRATOVARIUS, GAMMA RAY,...

Le projet d'un concept-album pouvait peut-être paraître ambitieux, ou prématuré pour VAE VIKTIS mais le sujet du bourreau de la Révolution, personnifié par Charles Henri Samson, et sa représentation démoniaque KOS, mascotte du groupe, visuel de la pochette, en faisaient un vecteur musical parfait, accrocheur, fédérateur permettant d'assoir VAE VIKTIS dans ce créneau du Heavy Metal puisant son inspiration, sa force dans la mythologie qu'elle soit romaine ou grecque... démarche épique à la HAMMERFALL, et consorts...

VAE VIKTIS se cherche-t-il encore ? Cette mascotte est-elle pérenne ? Cet univers est-il celui d'un seul album ? En abordant d'autres thèmes tels que la schizophrénie, la naissance, l'assistanat castrateur, l'univers de J.R.R Tolkien, ... le groupe veut certainement s'exonérer, et s'émanciper de toute contrainte et s'accorder une liberté d'aller explorer de nouveaux sujets d'intérêts s'imposant d'eux-mêmes au moment de l'écriture, ne voulant rien s'interdire.

VAE VIKTIS ne veut jamais s'avouer vaincu ! Mais on a besoin d'être éclairé sur leur démarche, besoin de voir le line-up se stabiliser, besoin de se forger une identité tant les voies du Seigneur Heavy Metal sont encombrées !