Ceux qui étaient fan de SYSTEM OF A DOWN se demandaient quand ils allaient enfin pouvoir réécouter la voix si singulière de SERJ TANKIAN. Et surtout, débarrassée de celle de son comparse parfois un rien envahissant sur les dernières productions de SOAD, Daron Malakian. Avec l’arrivée de Elect The Dead, ils vont pouvoir être contentés. Mais alors surgit le doute, l’angoisse. Est-ce que ce projet solo va être à la hauteur des attentes ? N’aura-t-on pas envie ensuite de plonger dans une profonde aboulie ? Est-ce qu’on va devoir décrocher les posters tapissant la chambre sur lesquels on fantasmait en pensant à la barbichette avec laquelle on aimerait bien faire mumuse en l’entortillant au bout de son doigt ? Et que fera-t-on si notre idole absolue a pondu une sombre bouse ? Enfin, c’est ce qu’il pourrait se passer sur SERJ TANKIAN n’avait pas pris le temps et le soin de nous offrir un disque abouti et qui mérite vraiment qu’on s’y attarde.
Il est vrai qu’on ne peut pas s’enlever de l’esprit la comparaison avec SYSTEM OF A DOWN tout au long de l’écoute. Mais c’est bien normal. Surtout que la texture des morceaux fait souvent penser au groupe. Il n’y a qu’à prendre le premier morceau, « Empty Walls », et on se rend compte que la patte est là. Bien sûr, c’est beaucoup plus orchestré, beaucoup plus arrangé, mais il y a cette chose singulière qui a fait le succès de SOAD. Mais il ne faut pas non plus faire une fixette sur cette idée et savoir apprécier la musique de Elect The Dead. Surtout que Serj s’en donne à cœur joie avec sa voix. Cela peut partir un rien en délire, comme sur « Sky Is Over », quand il suit le riff de break, ou bien dans un délire moins sérieux dans « Lie, Lie, Lie ». En fait, on a l’impression d’avoir sur cet album un condensé de ce qui a fait son succès avec l’autre groupe, là. C’est déjanté, engagé, sérieux, prenant, trippant. Je conseillerais aussi à tout le monde d’allé regarder les clips qui sont déjà sortis pour illustrer les morceaux. Cela ajoute un peu encore à l’ambiance générale de l’album.
Ma préférence ira quand même à « The Unthinking Majority », qui se permet des breaks bizarroïdes mais qui, en y réfléchissant, n’auraient pas pu être autrement.
Au final, c’est une belle réussite que nous a pondu SERJ TANKIAN. Il montre qu’il est aussi un compositeur et un musicien de talent, ce qu’on avait un peu trop tendance à oublier. Une dernière chose : allez visionner l’interview qu’il a faite de lui-même, c’est assez tordant.