L’une des révélations françaises de ces dernières années fait un come back retentissant dans les bacs. Ce groupe créatif et déjanté n’est plus ni moins que le trio infernal de PHAZM, responsable avec préméditation au premier degré de deux premiers opus qui ne laissèrent que d’excellents souvenirs. Combo atypique qui ose mêler du Death à du Black avec du Blues Rock à tendance largement nécrophile, PHAZM a plus d’un tour dans son sac et plein de surprises à livrer. Ainsi, il en devient sacrément difficile d’en réchapper.
Heavy, ténébreux, morbide et acharné, leur Death Metal mortuaire fait l’effet d’une bombe dans le milieu du Metal hexagonal, ce troisième opus Cornerstone of The Macabre étant celui de la maturité car réellement abouti de bout en bout.
Si l’esprit de BLACK LABEL SOCIETY et de LYNYRD SKYNYRD (pour donner une idée approximative) plane toujours autant au dessus des crânes du trio amoureux des vers de terre, on n’en dénote pas moins une patte plus personnelle et plus spécifique dans la conception et la réalisation des morceaux composant cette dernière livraison malsaine. C’est onze pistes où l’on trouvera à boire et à manger, mais quoi, on en saura pas plus.
Toujours aussi fidèles à leurs canons artistiques puant le souffre, PHAZM propose tour à tour des pistes à tendance Death’n’Roll comme «The Old Smell of The Meat» ou le puissant titre d’ouverture «Love Me Rotten, Love Me True». Dans un autre genre, la bande de Pierrick suggère des morceaux lorgnant plus vers le Blues Rock (leur évidente Madeleine de Proust) et l’univers sudiste américain qui leur est si cher : «Strange Song» qui porte bien son nom d’ailleurs, ou bien la splendide «Mucho Mojo», ce qui bizarrement signifie "plein de jus" dans la langue de Cervantès. Une métaphore pleine de sens, tout en finesse…
Mais le meilleur reste à venir avec des titres phénoménaux tels que la lourde et Doom «Welcome to My Funeral» qui fait son petit effet, mais surtout avec la présence de «The Worm on The Hook», une superbe invitation à la pêche aux gros contenant un break d’enfer aux relents Doom assassin à faire pâlir les vilaines zombies femelles de ZOMBIE STRIPPERS. Chapeau bas… On notera également le petit cadeau sulfureux de PHAZM en s’accaparant une cover de METALLICA et son intemporel tube «Damage Inc.» auquel le trio confère un bon époussetage qui rend la reprise plus personnelle.
En trois albums au sceau profondément marqué, PHAZM aura réussi à se construire un univers sonore unique et particulier. C’est donc une invitation au macabre franchement réussie.