PSYCROPTIC (au) – The Inherited Repression (2012)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 10 février 2012
Pays : Australie
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 41 Mins
Le nouveau PSYCROPTIC. Si ça c’est pas du dossier, alors je retourne faire des équations avec FADADES. Sérieusement, voilà exactement le type de groupe sur lequel j’adore blablater, car il y a des choses à en dire. C’est d’autant plus plaisant de discuter de la carrière d’une formation quand elle est discutable, ce qui est le cas avec ces australiens. Leur avènement tonitruant qui a marqué bien des esprits avec un The Scepter Of The Ancients (2003) qu’on qualifie encore aujourd’hui de mythique, revisitant avec panache l’univers alambiqué du Brutal Death technique, laissait augurer le meilleur pour eux. Deux albums plus loin, dire que le pire est arrivé serait un peu fort de café. Mais quand même… Jamais la formation n’aura vraiment donné raison à ceux qui voyaient en eux un acteur important de la scène Death technique de cette dernière décennie. C’est à peine si avec Symbols Of Failure en 2006 et (Ob)Servant en 2008, nos amis n’ont pas laissé au placard toute la verve qui caractérisait leurs débuts.
Néanmoins, leur nom est devenu respectable. On pourra débattre des heures sur leur flegme hallucinant ou leur détachement manifeste, il n’empêche que ce nouvel album, parce qu’il porte la griffe PSYCROPTIC, mérite bien son analyse. Pour vous faire une idée de ce que sera The Inherited Repression, je vous invite à consulter la chronique d’(Ob)Servant, faite en nos pages par le regretté Oncle Machin. Ce dernier dressait jadis une liste très perspicace des ingrédients présents dans la tambouille des australiens. Je la relis encore aujourd’hui et constate qu’elle n’a pas bougé d’un iota. Alors oui, il apparaît difficile de noter l’originalité, sachant qu’elle est inexistante ici. Mais on peut relever sans craindre de représailles que ces mecs nous prennent un peu pour des jambons depuis qu’ils ont décidé de camper solidement sur leurs positions. Cet album est usant. Physiquement et mentalement. Parce que PSYCROPTIC maitrise son sujet. Maitrise un riffing épidermique qui s’achemine souvent vers des solis entortillés. Maitrise la dualité très spécifique entre guitare et chant, lequel n’a pas de quoi se vanter, manquant cruellement de profondeur et s’éparpillant dans des lignes hurlées qui gagneraient à être plus gutturales. Maitrise ses rythmiques, éparpillées entre des mid-tempos discrètement mélodiques et des passages où s’enquillent les BPM à une vitesse folle. Maitrise ses blasts, ses patterns, redoutablement bien pensés sur « Forward To Submission » et d’une manière générale, admirablement vivaces. Voilà. PSYCROPTIC est énervant de maitrise. Mais une chose cloche. Où sont les vibrations qui font tambouriner les cœurs ? Où est le feeling qui fait glisser une lame froide le long de votre échine ? Où est la technicité qui transforme vos tripes en un volcan bouillonnant ? La brutalité, doublée d’une masturbation instrumentale jubilatoire et d’un groove à toute épreuve sont réunis. Ne manque que la sincérité, l’envie réelle et oppressante de détruire, d’abattre froidement sa proie, de fracasser l’auditeur en lui épargnant les démonstrations synthétiques vicieuses. Les absents ont toujours tort et ce n’est pas l’acte de présence très vague en intro de « Deprivation » (un bien bon titre) qui suffira à maquiller de flagrantes égratignures.
PSYCROPTIC s’en sort une fois de plus par une pirouette mais joue dangereusement avec le feu. Ceux qui espéraient un retour triomphant seront désappointés. The Inherited Repression n’offre qu’un retour titubant, pas convaincant pour un sou mais diablement honnête malgré tout. Leur grand professionnalisme, qu’on ne peut nier même si aimerait parfois leur mettre un coup de pompe au cul, leur aura sauvé la mise. Peut être pour la dernière fois. Peut être pas.
Ajouté : Mardi 21 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Psycroptic Website Hits: 12412
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