Quand deux univers se percutent... Cthulhu Metal, sous-titré "L'influence du mythe", est un ouvrage – doit-on parler d'essai, de travail documentaire ? – qui se veut exhaustif sur l'influence qu'ont pu avoir H.P. Lovecraft (l'un des premiers écrivains d'horreur fantastique dans les années 1920 et 30) et son mythe de Cthulhu sur la musique qui nous intéresse, le Metal.

Il faut dire que les musiciens sont nombreux à avoir puisé leur influence dans la littérature, et plus précisément dans les écrits du Maître de Providence. Plus de deux cents groupes sont ainsi répertoriés dans Cthulhu Metal. Incroyable. Si tout le monde connaît "The Call of Ktulu" de METALLCIA, il n'est pas dit, par exemple, que tous les métalleux sachent que quatre titres des Four Horsemen sont en réalité inspirés de l'univers lovecraftien ("The Thing That Should Not Be", "All Nightmare Long" et le récent "Dream No More"). Et, surtout, il n'est pas dit non plus qu'ils se doutent que des groupes du monde entier aient voulu rendre hommage à l'écrivain.

C'est un véritable travail de fourmi, ou plutôt de titan, qui a été réalisé par Sébastien Baert pour rassembler autant de données. Dans ce livre, grâce à de nombreuses interviews, on apprend ce qui a poussé tous ces groupes à s'inspirer de Lovecraft, de ses nouvelles, de ses créatures ou même simplement des ambiances de ses écrits. Des extraits de paroles de chansons, en VO, puis traduites en français, permettent de mieux cerner le sujet.

Tous les styles de Metal sont abordés. D'ailleurs, de manière fort bienvenue, après la préface de Benjamin Guerry de THE GREAT OLD ONES, l'ouvrage s'ouvre sur les origines du Metal, avec des formations des années 1970 – qu'il s'agisse de Rock psychédélique, de prog-rock ou de punk – qui ont été pionnières dans leur intérêt pour Lovecraft.

Classé par nouvelles, le contenu de ce livre n'est jamais ennuyeux, et on échappe à l'effet catalogue qu'aurait pu avoir une liste de groupes en ordre alphabétique, par exemple.
CTHULHU METAL peut se lire de deux façons : soit de la première à la dernière page, en suivant le fil conducteur du mythe de Cthulhu, soit aux toilettes, par exemple, en piochant, grâce un index judicieux, parmi les groupes qui nous intéressent en premier lieu.

Notons enfin qu'en plus de la superbe couverture, un livret couleur de seize pages propose des artworks magnifiques – pochettes d'album, affiches – inspirés par l'oeuvre de Lovecraft. Enfin, les illustrations d'Arnaud Demaegd sont sublimes.